Après ce premier mois de #3 confinement et prises de conscience, je décide d'avancer de façon plus concrète.
Mai 2020
L'atelier « changer de voie » proposé par l'APEC m'offre l'opportunité de faire un point sur ce qui ne me convient plus, les concessions que je suis prête à faire (qui a cru qu'on pouvait avoir le beurre et l'argent du beurre?), ce que je gagne et ce que je perds si je change de situation et que j'exerce un nouveau metier. Ainsi, je fais le tri dans mes motivations et réalise que ce nouveau projet pro a intérêt d'être béton car mes conditions actuelles de travail sont plutôt bonnes : je m'estime toujours à un niveau de satisfaction à 8/10 sur mon poste. Mais la lassitude l'emporte, j'aspire à plus !
Changer d'accord, mais pour aller où ?
Un peu de méthodologie : je m'adresse à mon conseiller APEC qui m'invite à étudier le marché de l'emploi. Il s'agit tout d'abord d'évaluer les besoins des entreprises, de définir la fonction que je souhaite et d'évaluer si j'ai les compétences requises. Ensuite, je pourrais postuler avec un CV en lien avec le poste. C'est évident et important bien sûr. Mais... ça me déprime :(
Au vu de mon profil, il me suggère des postes de « chargée de partenariats » ou « Responsable de développement ». Mais je les associe à des grandes organisations ce qui me freine car j'aspire à travailler à une échelle plus humaine. C'est, certes, plus modeste, moins ambitieux, mais ça me ressemble davantage.
On me renvoie aussi vers des « fablab », des pépinières et incubateurs d'entreprise... des univers qui matchent avec mon envie de donner vie à des projets. Pourquoi alors je les associe à un monde high tech, de start-up et m'as-tu vu ?
Ou alors, on m'envoie vers des organismes institutionnels : conseil général, comité départemental du tourisme, réseaux professionnels publics... Frémissements :(
Parallèlement, ma coach me lance sur la piste de « commerciale » pour répondre à mes besoins de convaincre, interagir et me déplacer ... ça ne résonne pas du tout en moi. J'essaie de le transformer en « ambassadrice d'une marque » ou d'une association qui aurait du sens pour moi. Pourquoi pas.
On me conseille l'organisme Cap Rural, dont la vocation est de promouvoir le développement des territoires ruraux et périurbains, à travers des outils innovants et des partages d'expériences. Mon contact me propose alors des pistes pour le développement de réseaux tels que les AMAP ou la coordination de projets sur les territoires. Très institutionnel...
> Tout cela éteint la flamme de mon énergie. Ai-je un problème ? Suis-je dans l'utopie car, dès qu'on me parle de pistes concrètes, je freine de toutes mes forces et recule même...
Si je me fies à mon ressenti et mes sensations physiques : un nœud se forme dans mon ventre, j'ai comme une gêne dans la gorge, un sentiment de malaise et aussi de l'agacement. Je me sens incomprise. Je trouve ça injuste. Mais je ne sais pas ce qui ne va pas...
Ce qui me surprend, c'est que je ne parviens pas à identifier ce qui me dérange, je ne m'écoute pas vraiment. Je suis juste dépitée.
Parallèlement à ces recherches, je participe à un groupe d’échanges proposé par Voxe, ma Newsletter d'infos quotidienne super concise et dynamique. Il s'agit d'un « Boost Camp » permettant un « grand chambardement » dans sa vie professionnelle grâce à la rencontre de femmes inspirantes qui partagent leurs clefs du succès.
J'ai la chance d'y rencontrer :
- Clara Moley, auteure du livre et podcast « Les Règles du Jeu » . Elle répète que, dans le monde du travail, il s'agit de bien s'affirmer, en toute circonstance, car c'est encore plus difficile de réussir en tant que femme. Il y a des méthodes à appliquer (exposer son travail, éviter la modestie, oser réclamer, se mettre en valeur...), surtout dans les grandes entreprises. C'est politique et ça ne correspond pas forcément à notre personnalité, mais c'est ainsi que ça fonctionne, alors il faut s'imposer. La leçon est qu'il faut jouer aux mêmes règles du jeu si on veut avoir une chance de gagner.
- Laurence Grandcolas fondatrice de MySezame, qui rayonne de sérénité avec son immense sourire:) et qui
parle de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) où les places sont rares et chères
partage des mouvements et offres d'emplois alternatifs tels que Fuyons la défense, makesense et welcome to the jungle
invite au réseautage et aux cercles de pairs / de femmes, pour avancer dans ses recherches, doucement mais sûrement. La consigne : pour chaque rencontre, repartir avec 2 contacts :D
incite à valoriser mon côté « couteau suisse » car avec une tête bien faite et des compétences multiples, on peut gérer avec flexibilité et polyvalence des projets divers
rappelle encore que je suis une seule personne, alors j'aligne ma vie pro et ma vie perso
souligne qu'il faut cultiver ce qui me nourrit (versus ce qui pompe mon énergie)
Ce qui ressort :
Je ne souhaite pas travailler dans une grande organisation, qu'elle soit publique / institutionnelle, associatives ou privée. Je veux une échelle humaine.
Je ne cherche pas nécessairement un métier qui existe, avec un terme précis. Donc, au lieu de regarder les offres, je dois commencer par l'idée qui me motive
Je peux apprécier ma polyvalence et valoriser ma fonction « couteau suisse »
Parmi la multitude de pistes,
trouver le nouveau metier qui me correspond le mieux...
Ma conseillère à la MIFE (Maison de l'Information sur la Formation et l'Emploi) me propose de remplir un questionnaire sur mon « Style de fonctionnement au travail » et il en ressort que j'ai un profil ECBS. « L'Explorateur-Promoteur, extraverti et créatif, est doué pour retenir une idée, la promouvoir et faire en sorte qu’elle suscite l’enthousiasme. Il sait très bien créer de nouveaux contacts, trouver les informations et les ressources susceptibles de faire avancer les projets ». Good news : je suis dans le bon secteur, celui de la communication & promotion, youpi !
Elle m'invite également à mieux me connaître et explorer de nouvelles pistes sur la plateforme www.parcoureo.fr (à laquelle elle me donne accès). Je reprends donc les éléments qui découlent de mes récentes prises de conscience, à savoir : Nature, Collaboratif, Action, Mouvement, Mixer travail de bureau et en plein air. J'ajoute mes compétences & traits de personnalité : Adaptabilité, Empathie, Sens du concret, Leadership, Interaction, Communication. Et les résultats du test de profil professionnel : Investigateur, Artistique, Social, Entreprenant
Mélangeons tout ça.... et que ressort-il du grand shaker ?!
Sans surprise, de nombreux jobs du monde du tourisme : guide, accompagnatrice, animatrice, chargée de promotion touristique, gérante ou directrice d'office de tourisme / hôtel / agence de voyages / camping / village de vacances...
Mais pas que.
Certains métiers me font sourire ou m'interpellent. Parmi eux, celui de « Reporter » (pas mal pour mêler voyages, interviews et apprentissages :), Ludothécaire et Conteuse (interagir, raconter des histoires, faire rêver...hmmm), Agente de développement local et cheffe de l'action humanitaire (j'aime l'idée mais quelque chose ne me fait pas rêver, sans que je puisse identifier quoi... peut-être n'est-ce pas assez funky?), Chargée de mission dans un espace naturel protégé ou à l'ONF (en pleine nature, la classe), Professeure en arts énergétiques (favoriser le bien-être et l'harmonie entre le corps et l'esprit, évidemment)...
Je me marre devant les métiers plus spécialisés tels que « «médecin anesthésiste réanimatrice » et « Pédologue » (ahaa, saviez-vous qu'il s'agit d'étude des sols ?)
D'autres pistes sont intéressantes : Chargée des relations extérieures, Conseillère en organisation et Consultante formatrice. A suivre...
Mais celui qui m'interpelle et m'intrigue, c'est « gérante d'espace de coworking ».
Et pourquoi pas «gérante d'espace de coworking » ?
Ni une, ni deux, j'applique le conseil de faire une enquête métier en appelant un professionnel occupant déjà ce poste dans ma ville. Je frappe à la bonne porte. Mon interlocutrice est avenante et me livre tout : son cheminement jusqu'à l'ouverture du lieu, ses études en amont, son quotidien, ses difficultés, ce qui lui plaît dans cette aventure... et en bonus même quelques conseils. Je suis pleine de gratitude :)
Je découvre que :
la location de lieu à elle seule ne rentre pas dans un business modèle rentable, il faut vendre des prestations annexes pour pouvoir en vivre, dans son cas, c'est du consulting en gestion de transition
l'entretien du local et la gestion logistique représentent environ 10% de son temps (ouf, je m'attendais à pire)
l'organisation d'événements (rencontre gratuites via MeetUp) permet de faire connaître son lieu au grand public et d'échanger sur des thèmes qui intéressent les coworkers
ce qui lui plait, c'est animer le lieu car elle aime l'humain et PAPOTER - j'adoooore qu'elle assume de dire ça !!
chaque espace de coworking a son ADN propre, et donc son positionnement et sa clientèle bien spécifique
Elle a trouvé son équilibre pro/perso, se fait remplacer les mercredi pour profiter de ses enfants – canon !
Je ressors de cette échange boostée !
Je ressens de l'enthousiasme, j'ai le sentiment de tenir une piste qui m'inspire. J'ai envie d'en parler autour de moi :)
Enfin, j'ai une direction, un chemin qui se profile. Vite, partons explorer !
>> Lire l'épisode suivant : "#5 - Une piste enthousiasmante"
* Je suis Aloha Clo, je viens en soutien à la promotion et la valorisation de la méthode de l'Art de l'Itinérance©. Dans ce blog, je partage avec vous le cheminement que je suis lors de ma transition professionnelle. Il s'agit de récits très personnels où je relate les évènements clefs de mes évolutions mais aussi mes pistes de réflexions. J'espère sincèrement qu'ils vous mèneront vous aussi vers les bons questionnements, et, qui sais ?, vers de nouvelles pistes !
Pour reprendre les épisodes dans l'ordre:
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