Ici Aloha Clo, qui vient en soutien à la promotion de l'Art de l'Itinérance* ! Voici la suite de mon récit.
Février 2020
Après cette superbe visualisation, je me dois de faire coller les morceaux ensemble, entre rêve et réalité. Et l'actualité est que, dans un mois, je retourne au bureau !
Et ça tombe bien car ce congé parental commence à s'éterniser... Quelle galère de trouver un mode de garde qui ne débute pas en septembre ! J'ai dû attendre que mon bébé ait 7 mois pour qu'une nounou soit disponible (après en avoir contacté plus de 115 lors de ma grossesse). J'aime si fort ma fille et, en même temps, qu'est-ce qu'on peut se sentir seule quand on se retrouve à la maison avec un si petit bout de chou ! Quel chamboulement de devenir maman !
Au-delà des bouleversements hormonaux (qui sont tout à fait naturels, mais que tout le monde a tendance à dénigrer), et au-delà de ces émotions contradictoires, on traverse tellement de questionnements qui créent un contexte anxiogène : comment va se passer le travail à temps partiel (passer de 40 à 32 heures par semaine) ? Comment vais-je reprendre les projets qui ont été confié à d'autres ? Ai-je vraiment envie de re-bosser sur certaines missions ?
Cela mêle la hâte de reprendre et l'appréhension. Les choses ont évolué en mon absence, des projets se développent sans moi. Mais moi aussi, j'ai changé !
Je prépare au mieux mon rendez-vous
de reprise apres le congé parental
Pour y voir plus clair dans mon développement professionnel, je fais appel aux service de la Maison de l’Information sur la Formation et l’Emploi de Haute-Savoie (service gratuit pour les salariés de PME en transition professionnelle). Ma conseillère est extra ! Nous préparons ensemble mon entretien pré-reprise avec ma boss en s'appuyant sur l'approche de la Process Communication. Nous définissions mes aspirations et motivations pour la reprise apres le congé parental : plus de responsabilité managériales, prise de décisions stratégiques et lancement d'une démarche de tourisme éthique au sein de l'agence de voyages. Et nous les exposons de façon à être comprise par ma directrice, qui a plutôt un profil « Promoteur » (goût du défi, vision de grand projet, vocabulaire imagé...) alors que j'ai plutôt un profil travailloman (qui me fait parler chiffres, approche pragmatique, plan d'actions concret). Ma coach, extra elle aussi, m'invite à me "zénifier" en amont et à parler en mode Girafe (exprimer ses besoins avec bienveillance) au lieu du mode Chacal (reproches avec ton accusateur). Merci au passage à l'extra-ordinaire Thomas d'Ansembourg, psychothérapeute et expert de la Communication Non Violente, de promouvoir aussi simplement ce précieux outil.
Je rencontre ma directrice
La liste est prête. Ma chef l'a rédigée avec fermeté et elle la récite point par point. Cet inventaire, très exhaustif, me « remet à ma place » enfin, celle qu'elle souhaite que j'ai... Je la perçois comme très blessante car elle dévalue, de façon à peine déguisée, ma façon de travailler (vs celle des personnes qui ont travaillé sur mes missions en mon absence), mes ambitions (clairement trop grandes et il va bien falloir partager les responsabilités désormais), la pertinence du projet tourisme durable...
Effondrement... j'ai envie de pleurer. J'écoute... Au bout de 2 heures, la phrase « et toi, que veux-tu me dire, si ça se trouve, tu ne veux même pas revenir bosser hahaha ! » Maladresse.
Ça me scotche. Je considère garder le silence. Mais je décide finalement de jeter une bouteille à la mer, je m'exprime malgré tout car je suis convaincue que si on veut être entendu dans la vie, on doit au moins faire l'effort de communiquer ses besoins. Je lance donc ma vision, le fameux speech tant préparé en amont, où ses aspirations matchaient tout à fait avec mes forces.
Elle sent ma déception et tente de se raccrocher aux branches. Mais c'est trop tard. J'ai enfin lu entre les lignes. Elle a redit clairement ce qu'elle répétait depuis plusieurs années mais que je refusais d'entendre : pas de perspectives d'évolution. Mes ambitions (et celles de mes collègues visiblement) l'impressionnent ; elle n'en veut pas dans son projet d'entreprise. Elle va nous donner des miettes pour combler notre appétit.
Déclic : Je percute enfin que ma faim ne sera pas assouvie dans cette entreprise. C'est dûr.
Réaction: Mon instinct prend le dessus.
Tel un chat qui retombe toujours sur ses pattes, j'ai appris à rebondir de façon pragmatique face aux situations violentes vécues dans mon enfance et adolescence. Je ne prends pas le temps tout de suite de m'apitoyer, de pleurer. A la place, j'envisage immédiatement le plan de secours. Des faits, des actions, uniquement.
> Je dois faire le deuil. Ça prend du temps, alors commençons de suite !
> Je me jette sur les plate-formes de recherches d'emploi.
2ème claque : il y a des annonces dans mon secteur de la communication et du marketing, mais les recruteurs sont des multinationales, du secteur agroalimentaire, de la plasturgie, dans l'immobilier, ils recherchent des directeurs / gérants, des experts dans leur industrie, ou alors passionnés de sports et d'activités outdoor, pour des missions très opérationnelles sur les réseaux sociaux et les logiciels de graphisme... Beurk, pas moi ! Dans le secteur du voyage, il existe de petites structures cool, mais très peu de recrutement.
Le moral est au plus bas et l'énergie me manque...
Je rebondis après cet échec cuisant
Comment retrouver confiance en soi après ça ?
Comme je ne me sens pas de retourner au boulot en traînant les pieds, je me fais à nouveau accompagner. Selon moi, c'est une force d'être en mesure de demander de l'aide, et je me me sens privilégiée d'en avoir les moyens.
Voici le plan d'attaque pour retrouver la motivation :
1 / Prendre ce qu'il y a à prendre pour que mon retour en entreprise soit quand même motivant et me mène vers la suite de ma carrière, à savoir :
M'observer en entreprise et prendre du recul pour faire évoluer mon savoir-être
Me former et remplir mon panier de compétences pour être indépendante d'ici 6 mois à 2 ans (échéance large mais concrète)
Lancer ce projet qui me tient à cœur, même si c'est à très petits pas, sur le thème du tourisme responsable, pour me faire plaisir a minima mais, surtout, mieux connaître ce secteur, afin d'apprendre et me créer un réseau pour la suite
Présenter à l'équipe la meilleure version de moi-même, pour un effet miroir positif
2 / Définir un objectif pour ma transition professionnelle
Grâce à divers outils (exercice du rocking chair et test sur les positions de vie entre autres), nous esquissons mon rôle, ma valeur ajoutée et mes aspirations. Et voici ce que je définis :
Trouver un projet professionnel vibrant, en adéquation avec mes valeurs, mes aspirations et les besoins du monde. Ce projet doit être en harmonie avec ma vie familiale (temps disponible pour mon homme et mon bébé) et ma vie intérieure (temps pour le développement personnel). Il doit être stimulant, c'est-à-dire mettant en valeur mes compétences et me challengeant ponctuellement car j'aspire à une évolution permanente. J'ai besoin de stimulation intellectuelle, de défis dans les relations humaines et de créativité pour trouver des solutions originales. »
Et j'envisage même l'option de créer mon propre business pour m'épanouir.
Via ce test de la CCI, j'évalue mes motivations : me dépasser, être fière de moi, partager mes convictions, aider le monde
L'objectif n'est pas d'être riche ni d'avoir un statut social prestigieux.
A suivre...
La résilience et la détermination émergent
L'ambition d'être plus claire avec moi-même (envies, besoins) et d'ouvrir mon cœur (au lieu de ma tête) pour mieux m'affirmer et mieux communiquer auprès des autres !
Mais pour l'heure, je savoure mes derniers instants de congé... L'adaptation de ma fille chez la nounou se passe au mieux. Alors, la veille de la reprise apres mon congé parental, je profite d'une journée ensoleillée en solo pour une session ski dans un décor étincelant immaculé suivie d'un savoureux pique-nique au bord du lac et d'une séance de spa très relaxante !
Batteries rechargées:)
Lisez l'épisode suivant: "Confinement 2020 et prises de conscience"
* Je suis Aloha Clo, je viens en soutien à la promotion et la valorisation de la méthode de l'Art de l'Itinérance©. Dans ce blog, je partage avec vous le cheminement que je suis lors de ma transition professionnelle. Il s'agit de récits très personnels où je relate les évènements clefs de mes évolutions mais aussi mes pistes de réflexions. J'espère sincèrement qu'ils vous mèneront vous aussi vers les bons questionnements, et, qui sais ?, vers de nouvelles pistes !
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