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Créer du sens au travail (et dans nos vies) à partir de nos différences

Ce que le chemin de Stevenson m'a confirmé

Marcher pour retrouver du sens

Entre Luc et Chasseradès, sur le chemin de Stevenson, le 19 octobre 2023.

Je marche en pleine forêt du Gévaudan, imprégnée d'humidité due aux pluies incessantes.

Je suis loin derrière mon compagnon de route, qui semble avoir retrouvé une forme olympique après quelques années de soucis de santé.



chercher une nouvelle motivation professionnelle

Je m'arrête pour prendre une photo de la forêt "aquatique" (les lychens attirent tout particulièrement mon attention), espérant qu'il me voie, qu'il comprenne que j'ai besoin de m'immerger dans l'environnement qu'on traverse, et qu'il ralentisse son pas.

Mais cela n'arrive pas.

Je suis agitée, presque en colère, réalisant combien c'est difficile de s'accorder sur un même rythme, le mien en l'espèce, parce que je veux absolument m'immerger dans l'environnement que l'on traverse, prendre le temps de faire des pauses inspirantes.

J'oscille entre l'effort de m'accorder au rythme de l'autre et le sentiment d'abandon dans lequel me laisse son avantage constant.


Faut-il aller à son rythme ou au rythme de l'autre ? Est-il possible de créer un rythme commun et si oui, sera-t-il satisfaisant pour les deux ? Est-il envisageable de faire chacun.e le chemin à son rythme ?


Pour l'heure, j'ai surtout envie de m'arrêter. De rénoncer. Parce que ce n'est pas comme ça que je l'avais imaginée, mon itinérance dans les Cévennes. Si je ne peux pas profiter de pauses inspirantes le long du chemin, à quoi bon marcher ?


Puis ma petite voix se fait entendre. C'est bien toi qui l'a conçu, l'itinéraire. C'est bien toi qui a estimé que tu pouvais faire plus de 20 kilomètres par jour, si le dénivelé ne dépassait pas 700 mètres. Tu as juste "oublié" ce que c'est que de marcher avec un sac à dos, pour minimaliste qu'il soit, et que les kilomètres, on finit par les sentir dans ses pieds, pas que le denivélé. C'est bien toi qui a acheté et potassé le topoguide, qui indiquait bien que le chemin de Stevenson est avant tout un GR (chemin de grande randonnée). Et puis sincèrement, cela ne te fait pas plaisir de voir ton amoureux à nouveau en bonne santé, profitant à fond des kilomètres et des denivelés ?


Dans l'immédiat, je réagis. Me rendre à l'évidence que cette fois-ci, je suis en train de faire un trekking en plusieurs jours plus qu'une itinérance inspirante et créative. Et que les ressources à mobiliser sont physiques avant tout. Un peu "brutes", quoi. La satisfaction viendra de l'effort produit, du parfum de la forêt, des paysages admirées, du café au rechaud à la pause de midi, des blagues à longueur de journée, du diner préparé avec amour par nos hôtes le soir. C'est déjà pas mal ! Et cela suffit pour me remotiver. Pour l'instant.


Le soir venu, je profite à fond de l'étape. Douche chaude, yoga, massage à l'huile d'arnica et gauthérie (qui me sauve les pieds et le dos!), petit verre de vin des Cevennes, dégustation de plats à base de produits de saison: cèpes, chataîgnes, lecture d'un classique du nature writing - au fait, es-tu abonné.e à ma newsletter où je partage chaque mois mes coups de coeur, dont mes pépites de lecture? -, nuit réparatrice et petit déjeuner copieux.


Par la suite du chemin, parce que même en le voulant, je n'arrive pas à suivre le rythme de mon trailer préféré, il y a expérimentation de modalités variées de faire le chemin : des efforts de l'un vers l'autre, de l'autre vers l'une, des séquences en autonomie.


Mais surtout, il y a beaucoup d'échanges entre nous deux. Difficile de garder le calme et de ne pas juger lorsque le comportement de l'autre nous empêche de vivre l'expérience que nous avions projetée. Motivant, de s'efforcer de communiquer de manière non violente, ne serait-ce que parce qu'il manque encore quelques jours avant le fin du voyage, et que nous allons encore devoir partager notre quotidien 24h/24.


Agréablement surprenant, de constater l'assouplissement des prises de position réciproques. Grisant, de se sentir changer, s'adapter, s'ouvrir, prendre du recul, voir les choses de l'extérieur, observer de manière neutre nos deux caractères se confronter. C'est une sorte de pas de deux, dont nous serions les protagonistes, mais aussi nos besoins et nos limites.


À force de communiquer, de danser notre pas de deux, de se confronter à nos besoins et à nos limites, nous arrivons à la conclusion que nous aimons ce genre de vacances ensemble, que nous n'avons pas envie d'y renoncer, seulement il va falloir faire en sorte que les besoins de chacun.e soient respectés, et que personne ne franchisse ses limites.


Alors nous avons conçu ensemble une typologie de vacance hybride qui enthousiasme les deux: des parties en itinérance à pied, des parties en séjour d'où chacun.e peut rayonner en faisant ses activité préférées (y compris ne pas rayonner, en ce qui me concerne, par exemple rester écrire toute la journée dans une jolie chambre d'hôtes ou faire de la micro-itinérance inspirante à proximité).


Se libérer des relations toxiques au travail

Ce que le chemin de Stevenson m'a confirmé, c'est que le collectif, cela ne va pas de soi. Que ce soit dans la vie privé ou plus largement sociale d'ailleurs, et donc professionnelle aussi.


C'est normal de ressentir parfois un malaise dans les relations professionnelles en entreprise. Souvent, c'est une seule modalité relationnelle qui est proposée: s'adapter au rythme de celui qui nous manage, ou du leader charismatique dans une équipe de pairs, sans parler des impératifs de rentabilité et rapidité. Sans se poser de questions. Et ça, ce n'est pas vivable pour beaucoup de personnes. Il ne faut pas se tromper de réaction: il est hors de question de culpabiliser et de se sacrifier. On sait ce que ça donne (démissions en cascade, burn out...).


Or, il y a des écosystèmes professionnels qui ne peuvent pas changer. C'est important de s'en rendre compte et de s'y mesurer à l'aune de ses limites (souvent il s'agit de ses valeurs) et besoins. En partir en pleine conscience de ses limites et besoins, en sachant qu'on le fait pour se sauvegarder, est bien préférable à l'option "claquer la porte sur un coup de tête" ou au burn out.


Mais il y a des situations qui peuvent se débloquer avant tout en communiquant de manière non violente et créative, et toujours en ayant bien présent à l'esprit ce qui ne peut pas changer, parce que c'est systémique. Dans ce cadre, on peut créer des nouvelles modalités relationnelles au travail, et par là des nouvelles idées tout court, en partant des besoins et des limites en jeu. On peut créer de la valeur et du sens au travail ( et dans la vie) en associant des éléments a priori étrangers entre eux.


trouver des olutions créatives aux conflits professionnels

Un peu comme la symbiose incarnée par le lychen ! Qui n'a pas cessé de m'attirer dans mes (rares, vous l'aurez compris) pauses d'inspiration pendant la marche. Le lychen, selon le dictionnaire Larousse, est une"association étroite de deux ou plusieurs organismes différents, mutuellement bénéfique, voire indispensable à leur survie". Dans le détail, c'est une association entre un champignon est une algue. Oui, cela est possible d'associer deux espèces différentes (et oui, la forêt appartient à l'origine au milieu aquatique, alors arrêtons de dire que tout n'est pas possible ;-) )


Et sûrement mieux que la technique de Stevenson lui-même, quand il a fait celui qui allait devenir "son" chemin, et qui n'a pas arrêté de donner des coups de bâtons à la pauvre ânesse Modestine (dont le prénom déjà était tout un programme!) pour avancer à SON rythme.


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Peut-être tu ressens des difficultés relationnelles au travail et tu veux en parler avec moi ? Tu aimerais trouver de nouvelles solutions pour te remotiver professionnellement ? N'hésite pas à prendre un rendez-vous découverte avec moi, c'est offert et c'est 100% écoute active garanti :-)


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